rémy aillaud

Né en 1987, ce jeune plasticien a grandi dans un monde en pleine mutation technologique. Forcément, il a nourri son imagination à cette culture populaire partout répercutée dans notre société. Mais il avait aussi une vocation – précoce – de sculpteur. Et c’est tout naturellement qu’il a fait entrer dans ses créations la thématique du robot. C’est à la moto – cet autre symbole de la modernité – qu’il emprunte tout d’abord la part la plus importante de ses matériaux. Des motos souvent signées par des concepteurs industriels prestigieux – comme Ducati -, ce qu’il souligne dans ses dénominations. Des motos dont il sélectionne les parties les plus analogues à la silhouette humaine, comme le réservoir, les pistons et les phares. Par le travail de torsion et d’assemblage, ils deviennent des bustes, des bras et des têtes menaçantes. Une roue unique complète leur réinvention, qui confère à ses créations métalliques une station verticale. Ainsi prennent formes des êtres hybrides et richement chromatisés. Ils sont traversés par des flux électriques qui renforcent leur dynamisme général. Et, avouons-le, nous ne voudrions pour rien au monde qu’ils se mettent à vivre selon leur bon vouloir. Mais ces créatures nouvelles, qui ressemblent tant à des robots, ne sont heureusement que des œuvres d’art : c’est là toute la malice de leur créateur.